L’agence a été invitée à réfléchir sur le réaménagement d’un pavillon de jardin en garçonnière pour adolescent en voie d’émancipation.

Pour maximiser un espace relativement réduit, nous avons décidé d’inverser la perspective et de ne pas essayer de faire rentrer les meubles dans le pavillon mais plutôt le pavillon dans le meuble! Aussi rocambolesque que ce point de vue puisse paraître, il a levé instantanément tous les blocages qui se manifestaient à la vue de l’aménagement d’un petit espace.

Habiter un meuble était une façon de tirer les bénéfices de ses qualités de rangement, tout en se débarrassant de son inconvénient, l’encombrement. C’est le meuble lui-même qui fait l’espace; il n’encombre plus, mieux, il libère un espace inattendu et maximise sa fonction première. À l’aide d’un travail informatique en 3D, l’agence a mis en œuvre une grande paroi épaisse sur les trois quarts de la hauteur du pavillon dans laquelle se superpo s ent des rangements, du stockage, un séjour, un bloc sanitaire, un espace de travail et
un lit. Ce procédé couplé au déploiement de l’espace en demi niveaux, a permis de libérer une surface de dégagement inattendue au niveau du séjour et de l’espace de travail.

Avec un plaisir renouvelé et une habileté surprenante, l’occupant pourra à loisir accéder aux trois étages de rangements et trouver sur son passage des points d’appui précis (stocker, séjourner, laver, travailler, dormir) suivant son ascension.

Pour accentuer l’effet unitaire d’un meuble que l’on habite, l’ensemble de l’aménagement est traité avec un seul et unique matériau, un contre-plaqué de bouleau. De l’extérieur rien ne laisse présager le destin manifeste de cette «unité de soin pour pre-adulte»!