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On dessine pour démarrer un projet, une histoire.

Le croquis nous permet de poser une idée pour passer à une autre. À la manière d’une prise de note, réduite à la plus simple expression, l’idée passe par la main pour prendre corps. Par un aller retour continuel, le croquis informe le projet. Certaines idées et incertitudes sont obsédantes tant qu’elles ne prennent pas vie sur le papier.

Le croquis est épuré, frustre, réducteur et ne reflète pas souvent la complexité de l’idée et de sa représentation mentale, il la représente dans sa plus simple expression. L’évidence du dessin lui confère une forme de manifeste presque caricatural.

Par moment la maladresse du trait donne à lire l’idée d’une manière inattendue, plus souvent elle la traduit avec force et clarté.

Notre technique ne nous  permet pas de traduire la diversité du projet par le dessin, seul le passage par le modèle en trois dimensions réel ou le virtuel nous permet de réaliser la synthèse. Le dessin est développé en trois typologies:

– La « pose de la première pierre »: ce dessin est le fruit d’une recherche individuelle, il fait partie d’une série, un flot continu qui génère le projet, À la fois formalisation mais aussi vérification au cours des différentes étapes de développement. Il a comme support le carnet facilement transportable.

– Le dessin de communication avec d’autres intervenants du projet: ce dessin peut apparaître sur tout support, il accompagne un plan, une image de travail…, sans la parole qui l’accompagne il est difficilement compréhensible en dehors de l’instant.

– La présentation d’un concept vers les autres : ce dessin est souvent refait et répété, il doit être d’une clarté unique et évidente, par habitude il prend place dans le carnet, est scanné et intégré aux dessins d’intention générales.

Notre pratique du dessin à ce jour à tendance à décontextualiser le projet de son environnement à la manière d’un objet théorique.  Nous ne manions pas différentes techniques, le croquis accompagne la prise de note et l’écriture.

Le support  du carnet vient naturellement c’est une forme de capitalisation, page après page les projets se croisent disparaissent et réapparaissent. Certaines formes sont comme des signes récurrents, révélateurs des intuitions.

Le carnet permet de ne pas perdre le fil et de revenir en arrière, c’est un outil de vérification de la validité de l’idée et de son cheminement.

Le papier est fin pour ne pas sacraliser le trait, le dessin n’est pas une fin en soi, c’est un simple médium de communication au service de l’idée.

Hors du contexte le croquis n’a pas de valeur plastique volontaire particulière.

 

 

Jean-Jacques Hubert dans LES TRACES HABILES 01: Mars 2012

Format: 18×26 cm / 160  pages